Voilà 8 ans que ce blog a été crée, dans cette ville, suite au projet d'implantation d'une usine de méthanisation dans le secteur de la ZI de Loge-Begoarem. Ce blog est toujours défavorable à une telle usine ou autre projet, et pour différentes raisons qui ont déjà été exposées et relayées.
Je rappellerai que ce blog est totalement indépendant de toutes associations, groupements, collectifs, et qu'il ne reflète que des opinions, des recommandations, arguments évidents, qui se veulent pertinents sur les projets qui ont eu lieu ou qui seraient en cours. La raison première en était en 2012, la proximité du projet initié par l'entreprise Naskéo, ses démarches au près de la mairie, ses non-communications, le gigantisme, la nature des déchets, les nuisances, les digestats et une certaine omerta... qui sont exposés parmi les 138 articles déjà publiés. Articles qui ont déjà été parcourus près de 48 000 fois, par les gens qui s'intéressent au sujet, pour ou contre . Merci pour les lectures, commentaires, rectificatifs, suggestions, directs ou indirects. Il existe aussi diverses structures avec lesquelles ce blog a échangé, dont bien sûr le collectif Logebeg.degaz de Bannalec qui est devenu une référence en la matière, qui a sa propre organisation totalement indépendante et qui est parfois relayé ici en toute impartialité,
Depuis 2017, ce projet, était au point mort. Un recours concernant les épandages de résidus liquides incertains ( appelés " digestats" liquides ) ayant abouti à l'arrêt de son futur développement hypothétique, qui avait bien changé depuis la présentation initiale de 2012.
Il n'en reste pas moins, qu'une entité nommée " Biogaz de Bannalec" existe toujours depuis 2010, avec des dirigeants, des statuts, un capital, mais aussi des changements de direction, d'adresse et une reprise par la Ste CVE ( Cap Vert Energie) de Marseille, en 2014. ( voir article d'Octobre 2014 sur ce blog). Celle-ci se trouva confronté aux nouvelles réglementations, changeant la donne concernant les résidus de méthanisation ( digestats) obligeant à trouver de nouveaux terrains agricoles pour l'épandage ce qui entraina les recours et l'arrêt du projet, mais pas de cette société sans chiffre d'affaires, dont on trouve les coordonnées et autres infos sur le site Société.com.
Alors, qu'apprenons-nous en Novembre 2020 ?
Par le biais d'un simple prospectus distribué dans les boîtes aux lettres aux habitants de Bannalec, on nous signale qu'une Société nommée CVE souhaite nous informer sur le développement " d'une filiaire de valorisation par la méthanisation de la matière organique locale" .
C'est à dire que la Société Biogaz de Bannalec, la bien-nommée, voudrait produire du Biométhane, directement injecté dans le réseau local (?) C'est CVE, qui pour l'occasion n'est plus ( sur le prospectus) Cap Vert Energie, mais devient... Changeons notre Vision de l'Energie, . C .V .E. qui change sa vision de l'énergie, mais pas celle du Biogaz de Bannalec.
Ce qui est son droit, mais peut troubler les gens qui ne connaissent pas l'historique et croient avoir à faire à un projet totalement innovant.
Mais l'idée de la méthanisation est là depuis 10 ans, suite à la prospection De Naskéo, qui avait réussi à faire admettre son projet à la municipalité en place, à l'époque. Qu'importe si la capacité décrite avait doublée et ne correspondait plus à l'enquête publique de départ. Naskéo, au vu d'un appel d'offres, croyait pouvoir traiter les algues vertes en plus des déchets existants : elle demanda une extension doublant sa capacité, qui fut acceptée par la préfecture, mais pas pour les algues vertes. Donc, il fallait trouver d'autres sources de déchets et d'autres terrains d'épandage des rebuts ( digestats solides et liquides). Les recours mirent un coup d'arrêt à cette usine, faute de terrains adaptés, en plus des terrains agricoles déjà utilisés pour recevoir ces restes de matières, dont les provenances sont incertaines.
On change tout et on recommence :
C'est ce que l'on comprend en lisant le prospectus. Fi des anciens projets, on n'en parle même pas, ni des subventions, aides qui allaient avec. Sur le lien menant vers leur site Web on laisse croire ou on pourrait laisser croire que c'est Bannalec, ( la ville, donc) qui donnerait des Infos sur l'énergie durable, vu l'intitulé de leur adresse mail et de leur site . Et quelle énergie Durable ? Et bien, le Biométhane qui serait injecté dans le réseau " local", avec un beau dessin où le biogaz va directement dans des locaux à proximité d'un méthaniseur. On précise même sur le site que le biométhane produit pourrait alimenter environ 3000 foyers/an, c'est à dire l'équivalent des 7000 habitants Bannalecois, selon eux. ( l'INSEE est plus près de 5800, aux dernières nouvelles). Là, ils reprennent un argument des initiateurs de 2010, mais dont le projet ne produisait que de l'électricité par co-génération de traitement des déchets, ainsi que de la chaleur bénéficiant uniquement à l'entreprise Tallec à proximité, ce qui ne serait plus le cas. Le méthane d'alors ne servant qu'à produire de l'électricité en faisant tourner des turbines et de la chaleur résultante, récupérée pour l'entreprise Tallec, sa voisine.
Comme pour l'électricité cette énergie partirait dans les réseaux, sans aucun bénéfice évident pour la population locale, mais cela permet aux instigateurs de laisser penser que les habitants y trouveraient un avantage et les impliqueraient. Ce qui n'est pas le cas évidemment. Mais en cela, ils suivent ou peu s'en faut, les consignes qui sont données par l'ATEE dans son Guide des bonnes pratiques pour les projets de méthanisation. ( c'est là que Naskéo avait puisé ces argumentaires et certaines réponses données à Monsieur l'Enquêteur publique lors de la première demande, en faisant des "copié-collé" de leurs fiches " questions-réponses "). C'était plus facile.
-Etrange prospectus qui renvoie vers un site Internet leur appartenant où l'on découvre par exemple que, je cite ; " Cap Vert Energie a acquis un terrain auprès de Quimperlé Communauté, sur la commune de Bannalec, qui répond à l’ensemble des critères d’implantation ".
Etrange, puisque Cap Vert Energie n'a fait que reprendre le projet Biogaz de Bannalec ,en 2014, en le rachetant à Naskéo environnement , qui avait acheté les parcelles en 2012 à la communauté de communes de Quimperlé ( Cocopaq), en partie grâce à des subventions du Conseil Général du Finistère et selon ses propres critères et études de faisabilité.
- On nous dit aussi sur ce site que CVE reprend le projet Biogaz de Bannalec initié par Naskéo Environnement ( dixit) en lien avec la commune de Bannalec.
Etrange, puisque, interrogé sur le sujet lors d'un conseil municipal en 2014, le maire de Bannalec de l'époque dira que cela ne le regarde plus, vu que ce n'est pas un projet de la commune ! D'ailleurs, le silence se fera du côté de la mairie à partir de ce moment-là.
On lit aussi que la démarche territoriale Biogaz de Bannalec permettra de produire un engrais naturel, pour fertiliser les sols agricoles.
En fait, c'est un peu le but de tous les engrais.
Soit. Encore faut-il que cet engrais réponde à certaines normes. Là, pour le moment, on parle d'hypothétiques digestats de méthanisation, qui sont considérés comme des intrants agricoles et/ou agro-alimentaires en tant que matières fertilisantes. Et l'on considère par ailleurs que si le produit ne rentre pas dans les critères définis par ces normes, la mise sur le marché nécessitera l’obtention d’une homologation. A défaut, le produit reste un déchet et doit être utilisé dans le cadre du plan d’épandage de l’unité de méthanisation.
La composition des déchets entrants dans le processus de méthanisation étant variable, la "qualité" des digestats le sera aussi, d'où la difficulté d'en faire un engrais stable, en tant que tel.
Et si engrais, il y avait, celui-ci deviendrait un produit commercialisable, en plus de la production et de la vente de biométhane. Comment serait-il distribué, revendu aux agriculteurs ayant fourni la matière première ?
Beaucoup d'interrogations et ce n'est pas tout. Il y en a et il y en aura d'autres.
Le collectif Loge.begdegaz, avec lequel ce blog correspond sur certains sujets a fait part aux journaux locaux, dont vous trouverez les liens en bas de l'article, un certain nombre de réflexions dont je me permet de mettre en partie leur point presse, avec leur accord, ci-dessous :...)
Alors, pourquoi inciter les industriels à produire du déchet et pourquoi vouloir proposer aux agriculteurs d’épandre des produits nocifs pour les sols ? Les terres agricoles autour de Bannalec reçoivent déjà des déchets industriels chargés en polluants et parfois venus de plus de 100 km (ex. Algaia). Les déchets de méthanisation viendront s’y ajouter avec des risques d’effets-cokctails dont nul ne maîtrisera les conséquences sur l’eau, l’air, la vie des sols. A l’heure où il est question de « délit d’écocide », nos agriculteurs locaux seront-ils encore une fois montrés du doigt et devront-ils payer pour des pollutions générées par des industriels peu soucieux des conséquences ?
Imposer le Régime de l’Autorisation plutôt que celui de l’Enregistrement
La conclusion d’un tout récent rapport de la Préfecture du Finistère sur l’analyse des causes et conséquences de la pollution de l’Aulne par le méthaniseur de Chateaulin au mois d’août 2020, est accablante : « l’activité de méthanisation présente de réels dangers pour les personnes et l’environnement ».
Malgré un tonnage inférieur sur le papier, l’usine de Bannalec est comparable à celle de Chateaulin pour les risques potentiels. Or le manque d’expérience de CVE dans la construction de méthaniseurs, nous inquiète. Aussi, il nous semblerait raisonnable que Mr le Préfet du Finistère impose ici, le Régime de l’Autorisation. Ce Régime permet à tous les citoyens d’avoir une meilleure compréhension de l’ensemble du dossier et aussi un suivi accentué du fonctionnement ultérieur par les Services de l’État. Ceci d’autant plus que la durée de vie de l’usine que nous a annoncé CVE est … de 15 ans, soit la durée de convention du prix de rachat du gaz (sic) ! Obsolescence programmée ? A partir de 2038 ne restera t’il à Bannalec qu’une friche industrielle de plus ?
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Dernières nouvelles :
Le chauffage au gaz sera interdit dans les logements neufs dès 2021.
En effet la nouvelle réglementation RE2020 va rentrer en vigueur dés 2021, comme vient de le détailler le ministère de la Transition Ecologique, fixant un seuil maximal d'émissions de gaz à effet de serre des consommations d'énergie".
Et comme on nous parle " d'une filiaire de valorisation par la méthanisation de la matière organique locale", par injection de Biométhane dans le réseau local de gaz, on se pose des questions, concernant cet argument, et notamment le montage de cette usine nouvelle dont la durée de vie serait de 15 ans!
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Sources et liens ;
Article Le Télégramme : https://www.letelegramme
Article Ouest-France (réservé aux abonnés) : https://www.ouest-france.fr
Autres liens et sources :
CVE : pour Bannalec. Energie Durable .Info : https://bannalec.energiedurable.info/
Blog Méthanisation Bannalec :https://gazapart.blogspot.com/
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