mardi 23 décembre 2014

A quoi pourrait servir l'usine de méthanisation de Bannalec ?

On apprend le 11 Décembre 2014 que l'entreprise Tallec située  à proximité immédiate de la future usine de méthanisation de Bannalec, compte bien sur la mise en fonctionnement de ce méthaniseur gigantesque :
Son dirigeant, s'exprime ainsi dans le journal "Le Télégramme" : ( je cite) :

" En 2016, nous comptons sur l'usine de méthanisation à Loge-Begoarem pour revaloriser nos déchets, des économies énergétiques et bien évidemment la pérennisation de l'emploi "..

En fait, cette notion de pérennisation d'emplois est l'argument qui revient le plus souvent, au-delà des souhaits de la direction de la Société Tallec, induisant ainsi une idée de culpabilisation si par malheur, et ce que nous ne souhaitons pas, des difficultés intervenaient au sein de cette entreprise, faute d’une entité produisant de la chaleur et ce uniquement pour eux.
 L'usine gérée par Capvert Energie permettant, on se demande pourquoi, de rendre durable et permanent (pérennisation) les emplois de l'usine d'à côté. Certes, celle-ci rachètera à un prix moindre la chaleur produite par ses propres déchets, dans une proportion d'environ 10% de la capacité de l'usine de méthanisation  et peut-être moins, on parle de 400t:an, le reste de la chaleur étant obtenus par la résultante de la méthanisation de déchets apportés et fournis gratuitement par d'autres entreprises agro-alimentaire,( pour ne pas dire concurrentes de la première)  ou d'autres que l'on ignore encore, pour arriver péniblement à 33.000t/an, pour une usine dont les subventions obtenus ou à recevoir sont "prévues" pour des bâtiments qui traiteraient 50.000t/an improbables . Une dernière partie d'environ  15% de produits méthanisables proviendrait  de lisiers et autres fumiers (loin de ce que les gens, administrations, croient concernant le traitement de ces déchets). Les digestats (rebuts de rebuts) finiront à l'épandage des volontaires ayant acceptés de les recevoir. 

Enfin, comme semble aussi le suggérer certains, la surface de l’entreprise Tallec, bâtiments, terrains pourraient être employée aussi à mettre des panneaux solaires, si cela devait vraiment contribuer à diminuer ses dépenses d'énergies. Surtout que maintenant l'acteur principal de la future usine de méthanisation prévue, la Société CapVert Energie, se définit en premier comme installeur de "centrales" solaires, sur le toit d'hangars et bâtiments existants ou bien fournies par ses soins....Et que Tallec est actionnaire de Biogaz de Bannalec ( géré par les-dits Capvert Energie) ! mais on n'en parle pas.

Comme la Société Tallec est une charcuterie industrielle, ces déchets seront certainement liés aux matières se dégageant de ce genre de fabrications : graisses, sous-produits carnés et autres, qui ne sont qu'un des ingrédients pour produire du méthane par fermentation et donc de la chaleur. Et ils en faut pour faire tourner cette "machine" surdimensionnée. La  preuve en est, c'est qu'il est annoncé, depuis la reprise du concept BiogazdeBannalec par Capvert energie, 'un tonnage de 33.000T/an de déchets,( au lieu des 50.000tonnes/an prévues ), tout confondus, qui viendront alimenter les digesteurs. La Ste Tallec, appelant cela : Revalorisation de ses déchets (pour son propre compte).  Cette "revalorisation" se bornant alors à méthaniser des déchets et non pas à redonner une valeur (revalorisation) quelconque. Et au bénéfice unique de celle-ci, la chaleur n'étant pas redistribuée ailleurs.
Une partie de leurs  déchets (graisses...) semblerait, peut-être, alors ne plus avoir d'incidence directe sur la station d'épuration qui en souffre, mais comme ces déchets iront dans l'usine d'à côté, dont Tallec détient des parts, celle-ci devra épurer  aussi "ses" déchets...et la boucle est bouclée.

Relisons ce qu'en dit le rapport du Conseil Général du Finistère concernant le projet de Naskéo. ( Quand Naskéo annonçait un traitement de 50 000 t/an de déchets...) et les subventions en conséquence .



Naskéo avait fait sa demande de subventions en indiquant qu'elle construirait une usine qui traiterait 50.000 tonnes par an. Maintenant, on nous parle de 33.000 tonnes. Le calcul est simple, le rendement diminue d'un bon tiers, soit 17.000 tonnes en moins- Pratiquement ce qu'exploiterait l'usine de Nouzilly, dans l' Indre-et-Loire elle-même conçue par Naskéo et exploitée par les mêmes nouveaux arrivants à Bannalec.  Ceci, dans les terrains de l'INRA qui ferait traiter ainsi uniquement ses "propres" déchets.

Les subventions vont-elles diminuer d'un tiers ? Puisque les données ont changé. Ou bien les contribuables vont-ils quand même contribuer à fournir les mêmes deniers publics pour une usine qui ne traitera que 2/3 des déchets prévus. Le cas est-il prévu? 

D'ailleurs, en Décembre 2013, on signalait déjà que l'usine de méthanisation d'Auch (initié par le même Naskéo), dans le Gers, n'avait pas assez de matières à méthaniser et envisageait d'y introduire des produits carnés !!! Et pourtant, elle est moins gigantesque que celle de  Bannalec. 
Même scénario. Et les subventions sont faites en fonction de la dimension et du potentiel décrit dans les demandes....à lire ou à relire :>>> http://la-brochure.over-blog.com/

D'ailleurs on voit bien que le méthaniseur de Bannalec, avec sa capacité de 50.000Tonnes  est le seul que compte  mener vers sa réalisation, la société initiatrice. Il suffit d'aller sur le site Internet de Naskéo, pour s'apercevoir que cela est le premier et dernier projet de cette envergure démesurée.

Dans la revue  L'Environnement Magazine du 3 Novembre 2014 ( www.Environnement-Magazine.fr) on trouve d'étranges déclarations de Monsieur Marc Bauzet ( ancien gérant, directeur, commercial, interlocuteur de BiogazdeBannalec) et prenant la parole comme  "Directeur Associé" de NaskéoEnvironnement. Ceci sous la plume de Lydie Nahjejian, journaliste. 
Ainsi celui-ci déclare : (je cite) :"Sur nos dix installations déjà réalisées et les vingt en projet, nous avons reçu, dans neuf cas sur dix, un fort soutien local. Si elles existent, les oppositions se manifestent dès le départ. Elles sont souvent portées par une dizaine de personnes, rarement plus. " 

Ce qui nous apprend que Naskéo, se définissant comme un des leader de la méthanisation, aurait à son actif simplement une dizaine d'installations en service depuis sa création en 2005. Si l'on se réfère au tableau déjà publié ici, on s'aperçoit que ces installations ne sont absolument pas dans le contexte environnemental, ni dans l'envergure du projet démesuré de Bannalec.







En fait, dans cette dizaine d'installation initiée par Naskéo, se trouve aussi des installations type "méthanisation à la ferme" ou similaire de son partenaire Allemand Biogaskontor. et les autres n'atteignent pas la capacité de Bannalec et sont situées dans des zones éloignées des habitations.
Par exemple à Auch, l'installation est en bout de piste d'aérodrome, loin des habitations. A Fresnoy-Folny ( Incendie en 2012), les habitants sont à environ 4 km, Biogaz de Chateau-Gontier ou du Gâtinais sont installés dans de véritables Zones d'Activités éloignés des habitations, où se côtoient de nombreuses entreprises et non des riverains. L'installation de  Nouzilly se trouve dans les  terrains de l'Inra pour ses  déchets internes, quant à Biogaz de Gaillon, les premières maisons sont à 700 mètres environ (Les gens intéressés peuvent aller voir sur Internet les derniers bilans de ces installations et seront bien étonnés ).
Donc, quand Monsieur Marc Bauzet ( ex Gérant, directeur, etc...de BiogazdeBannalec) dit ne pas avoir d'opposition, c'est que ses autres installations ont été conçues dans un environnement relativement plus propice. Les premières habitations de Loge Begoarem ( commune de Bannalec) se trouvant à 80 métres des méthaniseurs, ce qu'oublie de préciser l’interviewé. Et quand il dit : "les opposants sont généralement une dizaine, cela ne veut rien dire, car comme dans le cas du collectif de loge begoarem à Bannalec, il est certains que ces personnes représentent un nombre beaucoup plus importants d'opposants non répertorié et qui compte bien entendu  sur eux. 

Dans ce même article on retrouve ainsi le Collectif Logebeg.degaz   qui ajoute d'autres "critiques" :
"Des problèmes d’hygiène, si le méthaniseur est alimenté avec des carcasses,la pollution de l’eau par les nitrates,l’appauvrissement des terres, la décote de l’immobilier " etc... Si la journaliste a su trouver M.Marc Bauzet qui en fait ne représente qu'une dizaine d'installations depuis 2005, elle a su aller trouver aussi ce que l'on appelle "les opposants", pour diverses raisons valables.

On s'aperçoit bien , en lisant l'article de Madame Lydie Bahjejian que pour le moment RIEN n'est clair et que le fameux GUIDE du Club Biogaz, dont c'est largement inspiré la Ste Naskéo à coup de copié-collé  pour rendre ses réponses au Commissaire-enquêteur de Bannalec, fin décembre 2012, semble ne plus être tout à fait d'actualité et se cherche encore.

En effet le Club Biogaz révèle ceci dans le même article : " 
l’enquête menée par le Club Biogaz débouchera sur des propositions d’actions : « Nous organisons un séminaire sur ce thème le 24 novembre ( 2014). Après avoir identifié les besoins, nous pourrions par exemple rédiger d’ici 2015 à 2016, des guides, des retours d’expériences ou encore un point sur les obligations réglementaires »...


SUPER ! En clair cela signifie que pour le moment on en est au stade de COBAYES 
 et des expériences ....

En fait, déjà, le premier guide existant  du Club Biogaz était un travail effectué à l'époque par Madame Barriatoulah Achimi, finalisé fin décembre 2011, mais dont certains termes ont été modifiés par la suite après le départ de celle-ci !  la dite finalisation n'en était donc pas une, mais elle est imprimée en toutes lettres..., et le club Biogaz ne le signale pas, changeant ainsi certaines données, au gré de celui-ci. 

Mais, ces personnes voudraient ENCORE rédiger des GUIDES, des retours d'expérience...EN 2015 ou 2016... ( après avoir  testés sur les cobayes ?). 
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Enfin, concernant les dernières nouvelles, la Société Tallec ouvre un magasin d'usine sur son site de Loge Begoarem où, elle vendra ces produits, ainsi qu' à moindre coût, nous dit-on, les produits dont l'emballage est défectueux ou bien avec des dates courtes.  Ceci à côté d'une usine probable de déchets méthanisables.

Espérons que les promesses de Naskéo, CapVert Energie, Biogaz de Bannalec, la mairie, les intervenants feront que les nuisances éventuelles ne gêneront en rien les futurs clients.

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Et toujours la pétition :>>>(clic) >>:  :CONTRE L'USINE DE METHANISATION DE BANNALEC *
*organisée par le collectif de Riverains de Loge Begoarem, commune de Bannalec :logebeg.degaz@gmail.com

Cliquez sur le lien, si vous aussi vous doutez du bien-fondé de cette usine  ou si vous jugez que la méthanisation ici ou ailleurs, dans ces conditions n'est pas acceptable.

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Ce blog est indépendant de toutes associations,collectifs ou mouvements politiques ... vous pouvez  laisser vos commentaires dans chacun des articles écrits ou bien ci-dessous :

 (de même, si vous y voyez des erreurs, faites-le moi savoir, je les corrigerais, au cas où.)

1 commentaire:

  1. Bonjour à tous,
    En fin de master 2 agroalimentaire, je suis en cours de rédaction de mon mémoire. Le sujet étant : la méthanisation.
    Que ce terme vous soit connu ou totalement inconnu, que vous soyez adepte ou totalement contre, peu m’importe. L’objectif est pour moi de cerner vos avis quant à cette technique énergétique.
    Pour cela, vous trouverez ci-joint le lien d’un questionnaire. Celui-ci est relativement court.
    En espérant pouvoir grappiller 5 à 10 min de votre temps, il ne reste plus qu’à cliquer :
    https://docs.google.com/forms/d/1stO7t44J8GrAh_5bVIq4L4wrYjdOoz2r6nimjHgVBNU/viewform
    PS : Evidemment, n’hésitez pas à partager ce lien. Plus les réponses seront nombreuses, plus les résultats seront pertinents !
    Merci à vous.
    Marion.

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